C’est en 2014 que le système d’autoliquidation de la TVA a été instauré pour tous les travaux sous-traités dans le bâtiment. Ce système évite la confusion et permet une plus grande transparence dans la facturation des travaux réalisés dans le cadre de la sous-traitance. Une seule TVA sera ainsi appliquée, celle du maître d’ouvrage à l’endroit de l’entrepreneur principal.
Pourquoi avoir créé l’autoliquidation de la TVA pour la sous-traitance ?
Depuis l’entrée en vigueur de la loi des finances 2014, codifiée à l’article 283, 2 nonies CGI et pour lutter contre les fraudes récurrentes, l’administration fiscale impose aux sous-traitants l’édition de facture HT (Hors Taxe), avec la mention ” TVA due par le preneur “. En d’autres termes, c’est sur la facture de l’entreprise principale que sera prélevée la TVA due pour tout l’ensemble du chantier. En réalité, on considère que l’entreprise principale réalise elle-même les travaux. L’avantage est double. Pour le fisc, il s’agit de récolter la TVA directement sur la facture de l’entrepreneur principal. Pour le sous-traitant, il sera soulagé de toutes les formalités pour le paiement de la taxe.
Quelles sont les conséquences de l’autoliquidation de la TVA sous-traitant ?
L’autoliquidation a deux conséquences majeures, l’une sur l’édition de la facture sous-traitant, l’autre sur la déclaration de TVA du sous-traitant.
Présentation de la facture du sous-traitant
Les factures travaux du sous-traitant sont généralement adressées au donneur d’ordre, l’entreprise qui a concédé la sous-traitance. Il s’agit de facture tout ce qu’il y a de plus normal. Mais les prix affichés seront HT. La mention “autoliquidation” en bas de la facture renvoie le soin d’établir la TVA au donneur d’ordre. Celui-ci règlera la taxe afférente sur sa facture, celle qu’il adressera à son tour au maître de l’ouvrage. La facture adressée par le sous-traitant directement au maître de l’ouvrage sera similaire, une facture HT avec la mention autoliquidation.
Déclaration de la TVA dans la comptabilité du sous-traitant
Bien que le sous-traitant ne soit tenu d’aucun versement de la TVA auprès du Trésor Public, sa déclaration d’impôt doit reporter ses factures HT dans la section autres opérations non imposables. Il s’agit notamment de la ligne 5 du cadre A pour la déclaration CA3.
Quelles sous-traitances sont concernées par l’autoliquidation de la TVA ?
Bien évidemment, ce ne sont pas tous les travaux qui sont concernés par l’autoliquidation de la TVA. Ce sont d’abord les travaux de construction et de rénovation, maçonnerie, menuiserie, plomberie. En principe, seules les prestations de services sont éligibles. Les fournitures de biens sont donc exclues. En pratique, il faut se référer à la notion de rattachement. Si la fourniture de biens est rattachée à celle de services, elle peut bénéficier de l’autoliquidation. Par contre, s’il s’agit d’une opération entièrement autonome, elle relèvera du droit commun et assujettie à la TVA.
Exemples de travaux accompagnés de fourniture de bien éligibles à l’autoliquidation de la TVA en sous-traitance bâtiment :
- Installation de toiture
- Installation de compteur de chantier
- Installation de sanitaire
- Installation de cuisine équipée
- Installation de système de sécurité
En revanche, les travaux intellectuels sont exclus du dispositif. Il s’agit notamment des prestations de l’architecte pour la conception générale, ou encore les études réalisées par un bureau indépendant. La facturation de ces prestations ne bénéficie pas de la déduction, quand bien même il s’agit de sous-traitance.
Le système d’autoliquidation permet de faciliter la récolte de la TVA pour l’administration fiscale. Mais attention car le non-respect des prescriptions, notamment l’oubli de la mention autoliquidation, peut générer des pénalités de 5% de la valeur totale de la TVA due. Pour le sous-traitant, l’oubli peut définitivement faire perdre le bénéfice et le remboursement du crédit d’impôt.