Vous êtes nombreux à songer aux statuts d’artisan auto entrepreneur pour déclarer votre activité d’artisan. Pourtant, ce choix ne doit pas se faire par hasard. Il convient de connaitre les avantages mais aussi les inconvénients d’un tel statut. Avant de vous lancer en tant qu’artisan auto-entrepreneur, prenez donc le temps de lire cet article.
Les avantages du statut d’auto entrepreneur artisan
L’auto-entrepreneur est le régime juridique le plus simple à créer pour un entrepreneur individuel ou un artisan. Les avantages avec ce régime juridique peuvent se résumer en trois mots : la simplicité, l’allègement et l’exonération.
La simplicité, principal atout du régime d’auto entrepreneur artisan
Depuis sa création en 2008, l’auto entreprise a déjà séduit plus d’un million de personnes, majoritairement des artisans. C’est surtout sa simplicité qui a poussé ces artisans à opter pour ce régime. En effet, le formalisme est réduit au minimum :
- La création d’une auto entreprise se fait par simple déclaration, déclaration à transmettre au Centre de Formalité des Entreprises CFE compétent, en l’occurence la Chambre des métiers et de l’artisanant. la déclaration est envoyée via internet.
- Tout comme la création, la cessation de l’activité est aussi simplifiée puisqu’il suffit de télécharger le formulaire de cessation d’activité, le formulaire P2-P4 auto-entrepreneur et de l’envoyer au CFE, toujours via internet.
Il est tout à fait possible de créer une auto-entreprise en tant qu’artisan sur internet, sans aucune démarche complexe, et quasiment sans délai d’attente.
Une comptabilité allégée
D’autre part, les obligations comptables qui concernent les autres formes d’entreprise, EURL, SARL ou SA, ne s’appliquent pas à l’auto entrepreneur artisan.
En effet, la seule obligation consiste en la tenue d’un registre recettes/dépenses pour la déclaration du chiffre d’affaires. Au jour le jour, l’auto-entrepreneur artisan a donc nettement moins de contraintes administratives qu’un entrepreneur “classique”.
De nombreuses exonérations fiscales pour l’auto entrepreneur artisan
L’artisan auto entrepreneur est exonéré de la TVA. Aucune TVA ne figure sur les factures éditées, ce qui est un avantage considérable pour l’artisan, mais aussi pour sa clientèle, incitant davantage cette derrière à se tourner vers un artisan auto entrepreneur, plus abordable.
Par ailleurs, les charges portées par un artisan auto-entrepreneur sont généralement moins lourdes que pour toute autre forme juridique.
Important : l’exonération du TVA reste néanmoins plafonnée, tout comme le CA de l’auto-entrepreneur. Le plafond de CA se situe à 82.800 € pour les activités de commerce, à 33.200 € pour les prestations de service.
Des inconvénients identifiés dans le régime d’auto entrepreneur artisan
Les possibilités d’évolution restent limitées sous le régime d’auto entrepreneur artisan. La sécurité sociale est beaucoup plus fragile. En optant pour ce régime, vous tirez un trait sur de nombreuses aides au développement. Voilà quelques inconvénients auxquels vous devez vous préparer si vous choisissez d’être un artisan auto-entrepreneur :
L’auto entrepreneur artisan, un régime transitoire
Les ambitions d’évolution doivent être revues à la baisse si vous souhaitez rester auto-entrepreneur.
En effet, le chiffre d’affaires d’une auto entreprise est limité à 70.000 € pour les prestations de service. En cas de dépassement du seuil de chiffre d’affaires, l’auto entrepreneur artisan migre automatiquement vers le statut d’entreprise individuelle.
L’auto-entrepreneur est donc un statut de lancement, qui ne vous permettra pas de vous développer de manière illimitée.
Peu d’aides et financements à espérer
L’absence de comptabilité peut limiter la crédibilité de l’artisan, notamment aux yeux des banques et établissements de crédit.
Les établissements de crédit ne financent que très rarement les auto-entrepreneurs artisans. Les aides comme le prêt à taux zéro ou encore l’exonération de cotisation foncière des entreprises, des aides pourtant utiles, ne s’ouvrent pas à l’artisan auto entrepreneur. Ce dernier doit donc se débrouiller pour développer ses activités.
Une protection sociale plus fébrile
L’auto entrepreneur artisan est affiliée au RSI, remplacé depuis le 1er janvier 2018 par la Sécurité sociale des Indépendants.
Ce régime est loin d’être le plus protecteur, que ce soit pour les remboursements de consultations, de médicaments ou pour tout ce qui concerne les formations.
Important : depuis le 1er Juin 2017, il faut savoir que la qualification professionnelle par métier est devenue la règle si auparavant il était possible de créer une auto entreprise avec une qualification par groupe d’activité.
Les alternatives à l’auto entrepreneur artisan
De nombreuses formes juridiques s’ouvrent à l’artisan, notamment les formes sociétaires et entrepreneuriales.
Mais il est également possible d’opter pour le portage salarial, un statut qui confère de l’autonomie tout en bénéficiant des avantages du salarié. Une autre alternative consiste enfin à intégrer une coopérative d’activité et d’emploi pour lancer son activité de façon plus sécuritaire.
Dans tous les cas, le statut d’auto-entrepreneur peut être un bon lancement pour un jeune artisan… mais ne sera en rien une finalité.
Rappel: quel que soit le statut d’artisan choisi, sachez que vous serez toujours tenu de la garantie décennale de l’article 1792 lorsque vous oeuvrez dans le bâtiment.